Carrément rose « Ouvrons les yeux ! »

2011 - 2012 : L’année de lutte contre le cancer du sein

par Nathalie Claude

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Nathalie Claude

Enseignante en arts plastiques, Collège Regina Assumpta

Biographie

Biographie à venir.

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Une approche engagée entre la créativité et la communauté

Initiative, implication ou expérience, sensibilisation et prévention, partage et solidarité, l’idée de communauté apparaît dans ce projet comme un dénominateur commun à tous ces concepts sociaux, en considérant que tout l’enjeu de cette campagne repose essentiellement sur les défis suivants : éduquer, s’éduquer et entreprendre des actions concrètes par le biais de la créativité.

Dans ce contexte, l’adolescent se montre à la fois comme un leader en matière de créativité et un citoyen engagé.

Si la créativité est nécessaire au coeur d’une pédagogie en enseignement des arts, la rencontre entre la créativité et la communauté exige nécessairement des forces vives.

Carrément rose est composé de 453 élèves de 3e secondaire, d’enseignants, de parents, de commerçants, de citoyens, de partenaires institutionnels, de médecins, de sportifs, de comédiens, de musiciens, de chanteurs, d’humoristes, de journalistes et d’animateurs.  De créateurs aussi : auteurs, compositeurs, peintres ou plasticiens, photographes, graphistes et architectes, enseignants en arts, commissaires d’exposition, agents, etc. Peut-être que, par intuition, admiration, sentiment de connivence artistique, vous aurez tout comme nous, et ce sera tout autant légitime, choisi l’impliqué avant l’implication. Tel acteur ou élève, tel parent ou tel artiste … ou, tout simplement, vous laisserez un projet comme Carrément rose se tramer tout seul, se répandre à la vitesse grand V pour ainsi avec le temps le voir s’affirmer comme une force stupéfiante et inattendue en à peine quelques mois.

Carrément rose est une campagne basée sur une méthode créative qui offre une nouvelle approche lorsqu’il s’agit de faire face à ce que l’on appelle parfois des  « problèmes de société », en l’occurrence ici la lutte contre le cancer du sein. Cette méthode repose sur deux stratégies exerçant l’une et l’autre une influence considérable sur tous les acteurs impliqués: le concept du « portrait rose » et la campagne de réseautage participatif.

Le concept du « portrait rose »

Avec l’apparition du concept du « portrait rose » photographique en septembre 2011, les élèves ont décidé d’enclencher un processus créatif au service de la cause.

Ce « portrait rose » a différentes fonctions. D’abord, il incarne le désir d’ubiquité à usage social : tous les élèves dont l’initiative a été validée obtiennent un « portrait rose » qui est affiché dans toutes les classes, sur les murs des corridors du Collège, sur le blogue officiel de Carrément rose et sera éventuellement vendu aux enchères lors d’un encan bénéfice. Non seulement le « portrait rose » est un annonceur créatif pour l’ensemble du groupe, mais il encourage le suivant à déployer  sa motivation et son désir d’engagement. Ensuite, devant un tel constat, le « portrait rose » incarne définitivement une situation d’apprentissage. Par exemple, une levée de fonds organisée autour d’une session de boxe requiert une aptitude à s’organiser, pour le jeune qui crée l’initiative, afin que l’événement soit mené à terme et avec succès. Si le « portrait rose » a pour fonction de  « montrer » l’élève au service de la cause, il l’invite également à prendre part à toutes les activités organisées dans le cadre des différents volets développés par la campagne Carrément rose : conférences avec des radiologues et médecins du Centre du sein de l’Hôpital général juif, sensibilisation et prévention en regard des différentes problématiques reliées au cancer du sein, activités de rassemblement (octobre pour les garçons, novembre pour les filles, dîners roses, match de hockey, spectacle-bénéfice, exposition, movemob, etc.) De plus, le caractère esthétique de la chartre visuelle du « portrait rose » vient d’autant plus corroborer à la réussite de la chaîne humaine. Le modèle pris en photo prend part à une mise en scène réelle auquel il participe, et s’affiche avec de la peinture rose qui l’est aussi.

En définitive, Carrément rose raconte une histoire sociale, la décrit à la manière d’une fleur du mal, la discourt avec un langage médical et parfois de façon radicale. Si chaque portrait démontre tout à la fois la présence d’individus acteurs d’un évènement particulier en train de se produire, ancrés dans un même objectif « créativo-social » et saisis dans une situation similaire, il indique visuellement qu’il se passe quelque chose, dans un lieu et à un moment précis de la campagne. Il rapporte l’information de façon visible tout en mobilisant un esprit collectif qui ira puiser toute sa force dans son propre réseau.

Une campagne de réseautage participatif

La campagne Carrément rose base également sa participation active sur une stratégie de réseautage. Bien plus qu’une campagne rassembleuse, chaque élève met à contribution ses connaissances, ses proches et ses savoir-faire pour multiplier ses chances d’être un fervent participant à la cause. À titre d’exemples : une élève compose paroles et musique d’une chanson, se diffuse sur Youtube puis récolte plus de 3500 dollars en moins de 15 jours en sollicitant des parents, des amis, les collègues de ses parents ; deux ambassadeurs de 14 ans mobilisent les 176 garçons de leur cohorte en moins de trois semaines pour une campagne de sensibilisation et de financement qui, eux, mobilisent à leur tour leurs pères, leurs cousins, leurs voisins; 3 chorégraphes font danser 453 élèves sur le terrain d’un parc en plein air dans le cadre d’un movemob; d’autres rallient des personnalités publiques telles que Georges Laraque et Dj Misstress Barbara à la cause. Dès lors, ces personnalités en rallieront d’autres, et ainsi de suite. Cet effet domino devient le nerf  puissant de la campagne.

En outre,  cette vague mobilisatrice qui se poursuit durant 10 mois est orchestrée par le blogue « Tumblr » de Carrément rose.

À l’image de Twitter, « Tumblr », plateforme sociale, offre la possibilité de suivre les flux d’autres comptes « Tumblr », de  micro-blogger en partageant tout le contenu de la narration de Carrément rose : vidéos de sensibilisation, performances artistiques, messages de prévention et de collaboration, témoignages de femmes atteintes du cancer du sein, portraits roses de personnalités impliquées, « making of », « portraits roses » d’initiatives d’élèves, évènements roses du Collège et initiatives créatives roses, etc. Vraisemblablement, une facilité aussi rapide et efficace ne peut que plaire aux élèves qui ne se lassent pas de consulter le blogue et, surtout, de le répandre dans le cyberespace tout en le proposant comme carte de visite à leur propre réseau social.

Cette stratégie de réseautage amène non seulement les élèves à consolider leur bagage sur les connaissances de la maladie, mais elle les incite à accepter leur réalité (on note un élève sur cinq ayant eu un cas de cancer du sein dans son entourage immédiat).

Il faut savoir que tous les membres de la famille Carrément rose mesurent avec une conscience accrue le pouvoir de la créativité sur leur communauté, celle-ci ayant recours à l’innovation, à l’échange et à la compréhension des besoins. Cet échange n’est pas marchand et reste fondé sur des relations humaines et des valeurs au service d’une cause. Sa matière première se consacre à l’activité la plus délicate du cerveau : l’engagement qui est aussi un art véritable.

 

http://carrementrose.tumblr.com/

http://www.forcesavenir.qc.ca/secondaire/finaliste_view/3796

http://jghfoundation.akaraisin.com/CarrementRose2012

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