EDITORIAL 81

ENJEUX « ART ET SOCIÉTÉ » ACTUELS : QUAND DES MOMENTS D’HISTOIRE RÉSONNENT AVEC LE PRÉSENT

par Christine Faucher et Gilbert Gosselin

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Christine Faucher et Gilbert Gosselin

et Gilbert Gosselin

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Dans son éditorial de la revue Vision datant de 1981, Mireille Galipeau-Doré se demandait : « Est-ce un hasard si le 30e numéro porte sur le thème art et société? »¹ (p. 4). La rédactrice se référait alors à l’enthousiasme d’enseignants en art et d’artistes pour les considérations sociologiques, lesquelles avaient pris la forme d’événements, de colloques et de publications. Ce bref regard vers le passé fait écho au présent ainsi qu’au numéro – 81 – de cette nouvelle mouture de la revue. Car en plus du chiffre lui-même – pouvant évoquer les codes esthétiques des années 1980, revisités dans la culture visuelle populaire actuelle (ex.: films, jeux vidéo, vêtements, ou filtres Instagram) –, diverses problématiques sociales sont abordées dans le présent numéro. C’est le cas en premier lieu de l’article d’Amanda Préval portant sur les élèves provenant de l’immigration. Elle-même issue d’une famille immigrante, Préval propose une réflexion concernant les défis que ces jeunes peuvent vivre en milieu scolaire. Elle met alors en valeur une approche inclusive en enseignement des arts favorisant la construction identitaire ainsi que l’intégration scolaire et sociale de ces élèves.

Le 81numéro de Vision se penche également sur un autre grand sujet d’actualité : celui de la crise sanitaire du coronavirus (COVID-19). En effet, dans son article Andra Ioana Mandres fait état des impacts de la pandémie sur l’enseignement des arts, et ce, au moment où la plupart des enseignant.e.s ont dû se tourner vers l’enseignement en ligne et explorer le potentiel des nouveaux médias. Mandres recense les « pour » et les « contre » de ce type d’enseignement en prenant appui sur des références variées ainsi que sur une entrevue qu’elle a menée auprès d’un « informateur privilégié ». Il s’agit d’un spécialiste en arts plastiques qui enseigne dans une école secondaire de Laval et qui a su rapidement développer des stratégies pertinentes face à cette problématique. Toujours en ce qui a trait au phénomène des nouveaux médias, Emma June Huebner décrit le développement d’un prototype destiné à ses élèves d’une école secondaire privée située à Montréal où elle enseigne les arts plastiques et le multimédia. Partant du fait que de nouvelles technologies ont changé notre façon de raconter les histoires, Huebner a créé un prototype prenant la forme d’un récit documentaire. Inspiré des procédés visuels propres aux stories d’Instagram, le prototype servira à élaborer un projet pédagogique que réaliseront les adolescent.e.s auxquel.le.s elle enseigne.

Julien Séguin De Garie s’intéresse quant à lui à un autre volet de l’enseignement des arts : celui du développement artistique et esthétique juvénile, particulièrement en ce qui a trait aux élèves vivant la transition entre leurs études primaire et secondaire. L’étudiant en formation à l’enseignement nous dévoile le fruit de sa démarche visant à mieux comprendre pourquoi, à l’âge de 12 ans, il a cessé de dessiner et pourquoi ce phénomène n’est pas rare chez les élèves de cet âge. Pour répondre à son questionnement, le jeune auteur a fait appel à la théorie du développement esthétique en forme de U telle que conçue par Gardner (1980), puis ultérieurement « mise à l’essai » par David Pariser. Outre cet enjeu, plus théorique – et ceux associés à l’enseignement des arts auprès d’élèves racisés, en contexte pandémique, ou liés au potentiel narratif et formel des nouveaux médias –, ce numéro de Vision traite également de l’identité professionnelle de l’enseignant.e en art. En premier lieu, Frédérik Lavoie partage ses découvertes relatives à différents modèles d’enseignant.e en arts ayant permis d’éclairer sa démarche réflexive reliée à son développement professionnel. Alexia Lewis et Bruce Maxwell s’interrogent quant à eux à propos d’un enjeu plus polémique découlant d’une certaine forme de tension entre les attentes de la société envers les enseignants en arts et les projets artistiques qu’ils créent.

Dans la foulée des derniers articles rattachés à l’identité professionnelle, mais de façon différente cette fois-ci, Stéphanie Bonhomme nous offre son témoignage comme enseignante en arts plastiques. Cette spécialiste en art, qui enseigne à des élèves de 1er et 2e cycles du secondaire de l’école de la Baie-Saint-François, rend compte de son exploration du potentiel des arts à l’école comme moyen privilégié pour favoriser l’interdisciplinarité. Pour ce faire, elle présente quelques projets, établissant des ponts entre les matières, qu’elle a conduits dans les groupes-classes de l’école de Salaberry-de-Valleyfield où elle enseigne. La jeune enseignante explique comment ces projets ont réussi à susciter un réel engouement chez les élèves et à accroître leur motivation face aux apprentissages scolaires. Espérant que ces lignes vous auront donné le goût d’aller lire les différents articles du Vision 81, nous vous remercions d’avoir répondu au sondage sur la revue et vous invitons à le remplir si ce n’est déjà fait: https://fr.surveymonkey.com/r/RW8JVKS

Note
1. Galipeau-Doré (1981). De VISION 1 en 1969 à VISION 30 en 1981 : douze ans au service de l’enseignement des arts plastiques. Vision nº 30, p. 4-5.

 

S O M M A I R E

Cultiver une approche interculturelle de l’enseignement des arts :
le pouvoir des arts pour favoriser l’intégration
Amanda Préval

Comment l’enseignement en ligne affecte-t-il le cours d’art?
Andra Ioana Mandres

Une histoire au bout des doigts: les stories en classe d’art
Emma June Huebner

La théorie du développement esthétique en “U” :
comment aider les élèves à conserver leur motivation en dessin?
Julien Séguin De Garie

S’interroger sur son identité professionnelle:
s’inspirer d’une variété de modèles d’enseignants en art

Frédérik Lavoie

Être à la fois artiste et enseignant.e : aux frontières de l’acceptation sociale
Alexia Lewis et Bruce Maxwell

L’art de tisser des liens entre les savoirs à l’école secondaire
Stéphanie Bonhomme


Rédacteurs en chef :  Christine Faucher et Gilbert Gosselin
Révision linguistique : Mathieu Neau
Numéro 81 :  janvier 2022

Tous droits réservés © AQESAP

Éditeur de la revue:
Association québécoise des enseignantes et enseignants spécialisés en arts plastiques
4545 avenue Pierre-De Coubertin, Montréal, QC, H1V 0B2
Dépôt légal :
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque et archives du Canada
ISSN 2564-1042 (périodique numérique)

 

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