L’enseignement des arts et par les arts, au cœur de la Finlande

InSEA 2018, Université Aalto (Helsinki)

par Mathieu Thuot-Dubé

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Mathieu Thuot-Dubé

Chef de services de l’éducation et de la programmation culturelle pour Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Biographie

La pédagogie est au cœur de la démarche hors-normes de Mathieu Thuot-Dubé. Chercheur, concepteur pédagogique et enseignant, il explore le potentiel de l’art et de l’enseignement des arts dans un contexte scolaire, interdisciplinaire et transdisciplinaire.

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Le concept d’interdisciplinarité n’est pas nouveau dans le milieu  de l’éducation. Il repose sur une collaboration de divers champs disciplinaires et soulève la délicate question de la rentabilité pédagogique.  Est-ce que lors de cette collaboration, les praticiens des différentes disciplines apprennent l’un de l’autre ? Est-ce qu’à terme, l’apprenant en bénéficie et voit ses apprentissages décuplés ? Le monde de l’enseignement des arts a depuis longtemps compris que oui, et particulièrement lorsque les arts sont impliqués dans le processus. Il n’est donc pas surprenant de voir une organisation comme l’InSEA (International Society for Education through Art) proposer un congrès international sous le thème des interventions à caractère scientifique et social en enseignement des arts (et par les arts). Ce congrès incontournable a fait état des dernières découvertes et expérimentations en la matière, et ce, en réunissant des représentants de partout à travers le monde.

Il est extraordinaire de participer à des échanges entre collègues internationaux mais de voir se mélanger chercheurs, enseignants et théoriciens, l’est encore plus. Ce sont donc plus de 600 participants qui ont assisté et participé à ce rassemblement. Ainsi, à l’image des congrès de l’AQESAP, le praticien est au cœur de l’ensemble des présentations. Ainsi, Susan Maly et Hana Svobodov ont parlé du rôle de l’enseignant en arts dans des ateliers pour des réfugiés migrants, alors que Wolfgang Schreibelmayr a présenté un atelier intitulé « Entre deux mondes- Nouveaux concepts didactiques pour l’éducation des arts ». Le Québec était très bien représenté, notamment avec les projets collaboratifs de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et de la Chaire de recherche en littératie multimodale de l’UQAM, piloté par Nathalie Lacelle,. Alors que Christine Faucher et Moniques Richard  sont à l’origine d’un projet de recherche sur l’intégration de la culture jeune dans les pratique en enseignement des arts, de même que d’un projet portant  sur l’hybridité et la multimodalité dans les pratiques informelles de création des jeunes. J’ai moi-même présenté mon projet de recherche portant sur un modèle d’enseignement transdisciplinaire basé sur l’objet culturel numérisé. Les participants ont été témoins d’un rare rapprochement entre le monde de la recherche et celui de la pratique très concrète autour de l’impératif premier du spécialiste en enseignement des arts, qui est de faire et de faire à tout ! Le chercheur en éducation des arts ne s’en sort pas, la praxis d’abord est ici privilégiée, naturelle et assumée.

La pertinence de ce congrès tient à l’actualité de son thème – la collaboration disciplinaire – mais également à l’endroit où il se tient, qui incarne aux yeux des enseignants, des pédagogues et des chercheurs occidentaux, un haut lieu de l’enseignement. En effet, la Finlande s’est taillé une place de choix et est citée en exemple notamment pour les résultats très élevés des élèves de son système public aux tests PISA. Mais la Finlande innove aussi, grâce cette magnifique université Aalto, lieu d’accueil du congrès, qui depuis quelques années encourage ses facultés à amorcer un travail collaboratif, dit interdisciplinaire. Ainsi, la faculté des sciences travaille de concert avec celle de l’enseignement des arts. Un laboratoire transdisciplinaire dans l’esprit des FabLab a vu le jour l’année dernière et a été mis à disposition des écoles secondaires.  À l’évidence, c’est un milieu effervescent. Et cette effervescence a rejailli sur le congrès, où s’est établie une compréhension collective du potentiel de l’enseignement des arts et de l’enseignement par les arts. celle de partager collectivement un langage qui pourrait être utilisé par les autres disciplines, au bénéfice de tous.

Si le congrès de L’InSEA fait écho et résonne dans le monde universitaire de l’enseignement des arts, il mériterait d’être plus connu au Québec. En effet les enseignants en arts du Québec partagent, avec leurs collègues d’outre mer, une attitude et une compétence rare en enseignement, celles d’être innovants tant dans le choix des approches que dans la qualité des projets réalisés. C’est par une participation active à différents congrès que l’enseignant en arts en vient à être convaincu que ce qui se passe dans son quotidien est empreint d’une grande qualité et d’une grande dans le monde de l’éducation : placer l’élève en création tant dans le processus que dans la finalité. La richesse de cette dynamique était présente dans chaque présentation de l’InSEA 2018, elle résume avec précision ce pourquoi l’enseignement des arts au Québec (et ailleurs) mérite une attention particulière et une proximité avec le monde de la recherche universitaire.

Mathieu Thuot-Dubé, étudiant à la maitrise en enseignement des arts(UQAM), est également Chef de services de l’éducation et de la programmation culturelle pour Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

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