OPTER POUR UNE APPROCHE ESTHÉTIQUE

DEVENIR UN PASSEUR CULTUREL LUDIQUE

par Ariane Cloutier

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Ariane Cloutier

Biographie

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D’ÉDUCATION À ÉDUCATION

De manière isolée, le terme « éducation » cache un but d’intégration des connaissances et d’accumulation des savoir-faire [1]. Malgré les réformes proposées, dans l’inconscient collectif, les trésors académiques accumulés doivent être cumulables et quantifiables. La philosophie de l’esthétique du jeu-ludique appliquée à l’enseignement des arts pourrait permettre de renouer avec une approche d’apprentissage libre, centrée sur les savoir-être et qui a comme mission d’engager ses apprenants sur la voie d’une compréhension holistique du monde.

La mise en place de cette expérience esthétique [2] permet à l’apprenant de goûter à nouveau à l’essence de son âme et aux savoirs primitifs oubliés, mais gravés dans son subconscient ou dans son inconscient.

L’éducation esthétique n’est pas exclusivement relative à la beauté, à l’éveil du bon goût ou à l’éducation artistique, elle est  plutôt d’un domaine non-circonscrit qui permet de nous éduquer au « sentir-être » et aux choses sensibles qui lévitent in et ex-corpus. L’éducation au beau c’est surtout l’éducation à la vie et aux choses sensibles.

Dans le contexte académique actuel, l’éducation esthétique n’est pas une avenue sans détour, mais elle recèle le potentiel de permettre la communion de l’essence de l’être et de la fatalité d’apprendre.

LE JEU-LUDIQUE AU SERVICE DE L’EDUCATION ESTHÉTIQUE

Le ludique peut devenir le catalyseur positif de cette éducation esthétique. Si a priori le jeu est construit sur des bases bien précises qui impliquent des notions de lieu, de normes, d’espace et de temps, il est préférable d’engager l’apprenant sur un jeu où il y a absence de normes, d’obligations et d’esthétique; puisqu’il découvre ainsi « l’œuvre du plaisir instinctif qui permet au joueur d’apprivoiser le monde et ses structures. » [3].

Il ne s’agit pas simplement de jouer avec ses élèves et de leur proposer des activités dites « ludiques »; il s’agit pour le « passeur culturel » de venir mettre en place un univers ludique global qui inclue le contenu de ses enseignements, l’apparence de l’aire d’apprentissage, son approche pédagogique ou même ses stratégies de gestion de classe.

Le jeu ne débute pas seulement par la manipulation d’outils et de matière, le jeu prend place dès que le « passeur culturel » propose à l’apprenant de jouer; qu’il invite l’élève sur le chemin d’un monde parallèle qui est à inventer. Ce n’est seulement après que l’apprenant ait acquiescé de se porter au jeu du jeu et de jouer que pourra s’établir, par l’apprentissage ludique, une éducation esthétique.

En travaillant sur ses attitudes et sur son ouverture à l’humour, aux défis, à la spontanéité ou l’expression libre, le passeur travaille simultanément sur les attitudes de ses apprenants dans le but de transmettre le goût à l’expérience de la vie. Après avoir tiré profit de l’instinct du jeu, l’individu aura utopiquement cette

« motivation à la connaissance qui pousse constamment le joueur à toujours vouloir explorer, sans besoin d’aide ou sans support extérieur, tout objet qu’il rencontre dans une activité ludique. » [4]

BIBLIOGRAPHIE

De Grandmont, N. (1991). Le jeu ludique. Collection Théories et pratiques dans l’enseignement. Montréal: Éditions Logiques.

Fink, E. (1966). Le Jeu comme symbole du monde. Paris: Éditions de Minuit.

Morizot, J., & Pouivet, R. (2007). Dictionnaire d’esthétique et de philosophie de l’art. Paris: Armand Colin.

Schiller, F., & Leroux, R. (1992). Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme = Briefe über die æsthetische Erziehung des Menschen. Domaine allemand bilingue. Paris: Aubier.

[1] Morizot, J., & Pouivet, R. (2007). Dictionnaire d’esthétique et de philosophie de l’art. Paris: Armand Colin. P.153.

[2] Pourrait être définie entre autre comme cet « ensemble de jugements, sentiments et affects qu’un sujet émet ou éprouve devant la beauté, naturelle ou artistique, ou quand il reçoit une œuvre d’art. » (Ibid., p.181)

[3]De Grandmont, N. (1991). Le jeu ludique. Collection Théories et pratiques dans l’enseignement. Montréal: Éditions Logiques. p.15.

[4] Ibid., p.15.

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