Une intervention artistique dans un wagon de train

par Patricia Gauvin

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Patricia Gauvin

Biographie

Depuis 1998, mon territoire d’interventions artistiques se situe dans différentes entreprises où les employés sont invités à vivre une expérience esthétique. Dans le cas de l’intervention que je développe présentement, je matérialise la métaphore de la contamination avec l’ambiance du laboratoire. Je crois qu’en concrétisant les différents éléments du laboratoire, j’augmente l’effet ludique de l’intervention chez les participants. Depuis la première œuvre participative que j’ai conçue Trottoir de traces (1998), je développe et matérialise le concept pour ensuite inviter les spectateurs à compléter l’œuvre par leurs actions. L’implication et le temps demandé aux spectateurs sont de plus en plus importants. Par cette installation interactive, je soustrais les spectateurs de leur quotidien pour les faire entrer dans un monde scientifique et artistique à la fois où ils auront à vivre une expérience que j’espère marquante. Actuellement, je fais partie d’un groupe de recherche sur la médiation culturelle. Je fais partie du sous-comité : art et innovation managériale avec Isabelle Mahy, professeure au département de communication sociale et publique de l’Université du Québec à Montréal et Eva Quintas, artiste et gestionnaire culturelle et directrice de projets à Culture pour tous.

Autres publications de cet auteur

Au printemps 2010, le Musée d’art contemporain des Laurentides invitait des artistes à investir un wagon de train pour faire vivre une expérience artistique aux passagers. Les interventions, orientées sur le thème de l’être humain, devaient avoir un lien avec l’exposition Corps et âme de Betty Goodwin présentée à ce moment-là au musée. J’ai proposé de reproduire un laboratoire où les participants seraient contaminés par l’art.

Un laboratoire qui étudie la sensibilité humaine et artistique

Dans un wagon de train, j’ai reproduit un laboratoire scientifique où nous pouvions observer des radiographies du cerveau, des schémas de l’expérience vécue et différents spécimens de micro-organisme suggérant que plusieurs personnes soient atteintes du virus artistique. Le wagon devient ici un lieu culture in vitro où je contamine les visiteurs aux virus artistiques. En effet, l’une des constatations que j’ai tirées de mes études doctorales et de mes interventions, est que la plupart des individus sont atteints d’une sorte de virus artistique qui leur donne l’impulsion d’un geste expressif. Nous avons constaté qu’à notre époque, chaque personne a expérimenté les arts plastiques et d’autres disciplines artistiques au moins à l’école primaire et secondaire. Souvent, l’attrait pour une forme d’expression est enseveli sous une multitude d’obligations qui ne laissent guère de temps pour laisser émerger sa créativité. Le fait de revivre le plaisir relié à l’expression peut ranimer le goût de répéter l’expérience. D’où L’idée de la contamination.

Les œuvres de l’artiste Betty Goodwin inspirent différemment les individus de différentes selon leur propre vécu. Chacun a déjà vécu soit le deuil, la maladie, ou d’autres épreuves émotionnelles et chacun a sa propre démarche spirituelle. J’invitais donc les participants à vivre une réception participative. Dans un premier temps, les visiteurs prennent connaissance des œuvres de l’artiste. Ensuite ils choisissent la photographie d’une personne nageant dans les eaux profondes. Enfin interviennent avec la couleur sur la photographie en s’inspirant de l’œuvre de Goodwin et de ses propres impulsions.

Mon expérience d’intervention

L’appel de dossier lancé par le Musée d’art contemporain des Laurentides m’a tout de suite interpellée puisque je développe cette approche depuis plusieurs années avec les entreprises. En 1995, mon désir d’intéresser des adultes à mon travail de création a fait germer en moi l’idée de rencontres entre une artiste et des personnes adultes dans leur milieu de travail. De cette idée, un premier projet, Femme en transit, fut lancé dans deux entreprises: Liberté (les yogourts) et Gaz métropolitain. Puis j’ai réalisé, dans la cadre de mes études de maîtrise en arts plastiques à l’UQAM, le projet Réalité sociale, qui consistait à visiter quatre entreprises : les yogourts Liberté, le Cabinet de relations publiques National, la firme d’avocats Martineau Walker et les lunetteries Georges Laoun. J’y ai rencontré des employés et les ai invités à participer à des ateliers de création où ils collaboraient à l’une de mes œuvres.

Ces premières interventions en milieu de travail ont grandement influencé ma démarche de création, également inspirée par les animations que j’offre depuis 1995 dans les écoles avec le programme gouvernemental Rencontres culture-éducation. Lors de ces rencontres avec des groupes d’élèves, je présentais mon travail d’artiste et j’invitais ces élèves à créer une réalisation plastique. Ces derniers démontraient toujours beaucoup d’enthousiasme à la présentation de mes œuvres et une grande motivation lors de l’atelier. Cette fascination m’a incitée à vouloir impliquer tout le personnel de l’école et, pourquoi pas, d’autres adultes en milieu de travail. Lors des expositions qui ont suivi, j’encourageais également la participation des spectateurs. Dans mes installations, je conceptualisais une œuvre en développement et les visiteurs participaient à sa finalisation.

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