MICHELINE LEGARÉ: UNE ARTISTE ACCOMPLIE 

 par Suzanne Lemerise

    
IMAGE DE GAUCHE: Suzanne Lemerise (à droite) et Micheline Legaré (à gauche) en train de présenter une de ses œuvres lors de l’événement annuel Dans mon jardin, projet rassembleur que cette dernière organisait avec son conjoint Réal Dupont à leur résidence de Saint-Bruno-de Montarville, 27 juillet 2012.

C’est avec beaucoup d’émotions que je souhaite témoigner de l’engagement artistique de Micheline Legaré. Après une carrière d’enseignante et de conseillère pédagogique réussie, sa vie et son environnement se sont déroulés sous le signe de la beauté de la nature et de la passion des voyages, grâce à une retraite heureuse avec Réal, ce magicien créateur d’un jardin magnifique.

Grande exploratrice de la picturalité
Comblant un besoin intime de créer, elle a entrepris une démarche artistique lui permettant de transposer ses souvenirs et ses émotions esthétiques dans une démarche artistique singulière et signifiante. J’ai eu le privilège de dialoguer avec elle sur ses choix picturaux et leur signification. Pour moi, ce furent aussi des moments de saisissement admiratif devant les œuvres de grande qualité si différentes les unes des autres. Micheline a développé différents styles qui s’adaptaient aux émotions et sensations suscitées par la nature et les voyages. Je la décrirais comme une grande exploratrice de la picturalité.

Je m’explique en commentant brièvement quatre démarches stylistiques différentes. Son amour de la nature a d’abord suscité une production d’une grande homogénéité dans la recherche des nuances et de la transparence des formes végétales. À la suite d’un voyage au Tibet, elle transpose un tablier, objet ethnographique, en des œuvres qui rendent hommage, par la peinture, à la femme tibétaine qui le porte. Œuvres où dominent des bandes de couleurs évocatrices du tablier traditionnel et où se joue, par une composition rigoureuse, une passion pour une orchestration de bandes de couleurs qui chantent et célèbrent; elle y insère subtilement ses propres créations en métal repoussé évoquant la boucle du tablier tibétain.

Elle modifie complètement son style en peignant les colonnades de l’église Saint-Matthias de Budapest : jeux de perspective dans un espace presque mystique en dialogue avec des motifs décoratifs où se réanime la passion de Micheline pour la couleur. Il ne faut surtout pas oublier l’ajout des ex-voto dans une picturalité déjà hautement symbolique; par cette insertion de petites photos, Micheline nous convie à nous interroger sur la spiritualité dans la grande aventure de la vie.

L’art : un engagement poétique, affectif et spirituel
Durant l’année 2020, déjà malade, Micheline se lance dans une nouvelle aventure : créer chaque mois un petit dessin qu’elle envoie par courriel à son groupe d’amis. Souvenirs émerveillés d’un voyage en Écosse longtemps rêvé, elle s’engage dans une nouvelle démarche artistique où chaque dessin en noir et blanc illustre le bestiaire de l’Écosse. Il est accompagné de la rédaction d’un court récit documentant l’animal choisi. Dessins et récits s’inscrivent dans un univers évocateur des châteaux et de la vie dans les Hautes-Terres écossaises.

Pendant sa retraite, Micheline tenait à réaliser un de ses rêves les plus profonds, se consacrer cœur et âme à une démarche artistique. Sa production d’une grande richesse nous révèle une artiste pour qui l’art est engagement affectif, poétique et artistique.

SUZANNE LEMERISE a été professeure de 1969 à 1999 à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) où elle enseigna la création, l’histoire de l’art et l’enseignement des arts plastiques. En 1990, elle obtenait une subvention CRSH pour un projet de recherche sur l’histoire de l’enseignement des arts plastiques dans les écoles francophones et anglophones. La majeure partie de sa carrière sera d’ailleurs consacrée à une recherche collaborative bilingue avec Leah Sherman, de l’Université Concordia, recherche qui a permis à une histoire inédite de l’enseignement des arts au Québec de voir le jour. Ayant aussi collaboré avec Francine Couture et Moniques Richard de l’UQAM, Lemerise a publié de nombreux articles et chapitres de livres, tant au Québec qu’aux États-Unis. En 1985, Suzanne Lemerise a reçu le prix l’Image de l’art, la médaille de l’AQESAP en 1987, puis en 1997 elle a été lauréate du Gaitskell Memorial Address de la Société canadienne d’éducation par l’art (SCEA).

 

 

 

 

 

 

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