La volière du Phénix
Pierre Lafontaine
Biographie
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Lorsque j’ai proposé à la direction ainsi qu’à mes 90 élèves de secondaire 5 de réaliser une sculpture qui serait par la suite installée dans l’école, ils ont tous été enthousiasmés par cette idée. Le but était de les faire participer à une œuvre collective qui embellirait notre école. Il est très rare que des jeunes de 16 ou 17 ans aient accès à des matériaux comme l’aluminium et qu’ils puissent travailler ensemble sur un projet d’aussi grande dimension. (2 mètres cinquante sur 1 mètre cinquante). Notre école est en grande partie occupée par des jeunes de milieux modestes, comptant parmi eux, des étudiants de 25 nationalités différentes. L’idée pour ces jeunes de laisser une trace de leur passage dans cet établissement les motivait énormément.
Nous avons réalisé ce projet en collaboration avec ALCOA de Bécancour, l’École de Fonderie de l’enseignement professionnel Qualitech de Trois-Rivières, le département de l’infographie de l’école professionnelle Bel-Avenir, CD Métaux spécialisés et l’atelier de soudage de Qualitech. Les 90 élèves ont sculpté chacun une forme profilant un oiseau et l’ont intégré dans une œuvre collective.
Nous avons débuté cette sculpture par des esquisses dans des blocs de styromousse de 25 cm / 10 cm. Ce matériau peu dispendieux et facile à sculpter, se taille bien et offre une bonne résistance lors de la fabrication du moule. Il est également facile à sabler pour obtenir un fini lisse ou se gratte bien pour obtenir un fini texturé, au gré de l’étudiant. De la taille directe sur ce bloc, résulte un oiseau très carré qu’il faut dégrossir et arrondir pour y retrouver dans la troisième dimension, la forme désirée. Les étudiants ont mis 6 ou 7 heures de travail pour concevoir leur oiseau.
Un jury composé de membres de la direction a choisi les 37 oiseaux qui ont été moulés dans un lit de sable et coulés dans un bain de métal en ébullition à 780 degrés fahrenheit. La compagnie ALCOA de Bécancour a fourni gracieusement les 600 livres d’aluminium nécessaires à ce projet. Les 37 oeuvres sélectionnées par le jury ont ensuite été assemblées dans l’atelier de soudage de Qualitech pour former une sculpture originale rappelant un arbre inversé habité par des oiseaux. La structure de l’arbre a été fournie par CD Métaux spécialisés de Trois-Rivières. Cette sculpture a ensuite été installée dans un endroit la mettant en valeur et identifiée par une plaque conçue et imprimée par les étudiants en infographie de l’école professionnelle Bel-Avenir commémorant les généreux partenaires ainsi que les artisans de ce projet.
Lors de la réalisation du projet, les élèves ont pu vivre les étapes de la fabrication d’objets en 3D, du passage du dessin à la sculpture et de leur travail en styromousse au moulage jusqu’au coulage en aluminium. Ils ont utilisé la géométrie et valsé avec l’occupation de l’espace. Les plans ont été lus, ajustés et les sculptures ont été soudées et assemblées. Les 2 employés de soutien de l’école ont travaillé de concert avec 4 professeurs pour fixer le tout dans un endroit offrant une grande visibilité à l’œuvre. Comme touche finale, un éclairage bien équilibré l’illumine comme une vedette d’Hollywood.
La liberté de créer sur le thème des oiseaux a résulté en une très grande diversité de modèles. L’originalité de ces sculptures passait par la simplicité ou même la naïveté. La sélection des 37 pièces primées était basée sur les critères de positionnement de l’animal, les détails surélevés, les textures et l’élan, ainsi que le mouvement donné aux oiseaux. L’étude des particularités de chaque oiseau a permis de les étaler de façon originale dans cet arbre inversé.
La collaboration et l’enthousiasme de chacun des participants a été sans nul doute la clé de la réussite de ce projet. Je suis non seulement l’initiateur et le concepteur du projet, mais aussi le motivateur, le rassembleur de tous ces gens autour d’une idée artistique inspirante et novatrice. Ce projet est un exemple de mobilisation possible entre des écoles qui n’ont, à prime abord, pas vraiment de lien les unes avec les autres, sans oublier la collaboration de l’industrie régionale.
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