Les arts plastiques et l’apprentissage

par Robert Rochon

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Robert Rochon

Conseiller pédagogique, Commission scolaire des Lurentides

Biographie

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    L’année scolaire est terminée et j’ai toujours en tête autant de questionnements concernant l’enseignement des arts… De nombreuses lectures et des réflexions construites au fil du temps me font constater que l’enseignement des arts plastiques est à l’école une obligation institutionnelle, comme celle du français ou des mathématiques.

    Comme je partage cet idéal, ma pensée se tourne vers les nouveaux enseignants et l’accompagnement dans leur pratique, qui leur serait nécessaire. Quels moyens pourrait-on mettre en place pour les soutenir?

    Une demande de collaboration de la part du MELS, qui recherchait un chargé de projet en arts plastiques pour la réalisation d’un film devant être diffusé durant le mois de la culture, en 2013, m’a permis d’impliquer une jeune spécialiste en enseignement des arts plastiques au primaire, Véronique Dairy, de l’école Sacré-Cœur de Saint-Donat dans la Commission scolaire des Laurentides.

    Une première rencontre avec l’enseignante nous permet de faire une tempête d’idées au regard de la thématique : «Imaginer le durable». L’enseignante souhaite une intervention sur des concepts nouveaux pour les élèves; cela augmentera la possibilité de références culturelles pour ceux-ci. À la suite d’une petite recherche, elle convient que le Land art propose ce type de découverte et de nouveauté pour ces élèves. Nous souhaitons aussi la collaboration d’une artiste au projet afin de permettre aux élèves de découvrir des artistes et des œuvres.

    Il faut réfléchir sur les moyens à utiliser pour faire découvrir ce concept et sur la démarche de construction des étapes d’apprentissage. Nous remarquons qu’il faut éviter l’échange sur un mode imposé puisque nous sommes en situation de découverte et en terrain inconnu pour l’étudiant. Il sera primordial de laisser un espace à l’élève pour se questionner et interagir sur les différents concepts.

    L’enseignante souhaite explorer des modes d’apprentissages disciplinaires, transdisciplinaires et transversaux. L’élève pourra se construire dans une démarche active, compléter sa démarche par des recherches et une analyse réflexive qui autorisent l’expression et la structuration de sa pensée. Un carnet de consignation sur le thème «Imaginer le durable» permettra aux élèves de conserver des traces de leur démarche de création.

    L’accompagnement et la réflexion s’amorcent lors des deux premières rencontres avec les élèves. Une première évaluation de la clientèle : des jeunes d’une classe multiniveaux au programme régulier du premier cycle du secondaire.

    Ensemble, l’enseignante, les élèves et moi cheminons sur la route de la réflexion… Que peut vouloir dire «Imaginer le durable»? Le concept s’élabore petit à petit, la vision se construit autour de l’art éphémère, du Land art et des œuvres in situ. Il y a donc, dans un premier temps, le partage des connaissances antérieures sur ces concepts. L’enseignante fait ensuite découvrir aux élèves la démarche de création et les œuvres de deux artistes, Andy Goldsworthy et Steven Siegel, en les guidant sur leurs sites Internet respectifs [1].

    Lors de la période suivante, nous explorons les avenues de création de quelques artistes contemporains. Un second questionnement surgit : Qu’est-ce qu’un repère culturel? Cela m’indique quoi? Comment je définis les repères culturels?

    Dans un troisième temps, un exercice de remue-méninges est proposé dans le but d’ouvrir diverses pistes. Il en ressort plusieurs directions de recherche comme la persévérance (ce qui peut traverser le temps) et la pensée écologique (protection de l’environnement). Après le développement du concept, le choix est consigné au carnet.

    Suit une rencontre avec la sculpteure Nathalie Levasseur qui présente sa démarche et parle de sa vie d’artiste et de femme au travail. Sous sa direction, les élèves font des expériences avec des matières écologiques, biodégradables, récupérables, recyclables ou compostables.

    Quelques photos illustrent le résultat de la démarche décrite dans cette expérience. L’œuvre éphémère construite avec des éléments biodégradables demeure en harmonie avec la nature, la photographie numérique permet de rendre la réalisation durable.

    Suite à cette magnifique expérience de collaboration, je reviens à mes réflexions initiales, et je mesure la complexité et l’étendue du programme d’enseignement et toutes les possibilités qu’il permet. Je ne peux m’empêcher de penser combien ardue peut être l’insertion professionnelle d’un nouvel enseignant dans sa pratique…

    Le fait de proposer l’utilisation de différents médiums aux élèves, de leur présenter des illustrations d’œuvres d’art pour pratiquer la discipline dans la classe n’est pas suffisant en soi. Toute situation ou intervention pédagogique nous ramène aux objectifs, aux contenus d’apprentissage et aux compétences à développer dans le cours d’arts plastiques, comme dans les autres cours. Pour développer et raffermir sa propre pratique, ne serait-il pas profitable de bénéficier du concours d’un enseignant d’expérience?

    Après cette expérience de collaboration enrichissante avec une enseignante impliquée dans son milieu, je me demande s’il serait intéressant de développer une ou des interventions en mentorat afin d’encourager l’esprit de communauté et de partage, de favoriser la transmission des savoirs et la réflexion, et les débats sur l’enseignement des arts plastiques.

    Les échanges avec Véronique m’amènent à le penser. Ce support offert pourrait permettre aux jeunes enseignants de persévérer dans leur pratique d’enseignement, de développer un sentiment d’appartenance, de se sentir en confiance et de briser un certain isolement.

    [1] http://www.morningearth.org/artistnaturalists/an_goldsworthy.html et http://www.stevensiegel.net/portfolio.html

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