Les coulisses de l’exposition Zemaizon

par Alexandra Pilote

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Alexandra Pilote

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    Au début d’avril 2016, après 18 mois de préparation intense, s’ouvrait l’exposition Zemaizon au musée des beaux-arts de Montréal. Conçue par Sylvie Gagné, Mathieu Lebuis et  Alexandra Pilote, enseignants à la  polyvalente de St-Henri, cette exposition invitait les spectateurs à visiter une maison étrange où se côtoyaient souvenirs, peurs, rêves, confort, gourmandise et humour. Un lieu dans lequel on entrait pour se retrouver de l’entrée au grenier dans un univers singulier, mais aussi extrêmement familier.

    Cette création s’avérait être  l’aboutissement d’une invitation à exposer lancée deux ans auparavant par Patricia Boyer, responsable des programmes éducatifs du musée. Ce lieu nous ouvrait grandes ses portes et nous laissait  carte blanche si bien que nous nous sommes lancés dans ce projet un peu comme dans un grand entonnoir  ayant en tête un projet d’abord un peu flou et disparate qui a su prendre forme au fil des mois.

    La réalisation d’une telle exposition s’est  faite un pas à la fois puisqu’imaginer le travail à effectuer dans son entièreté donnait un certain vertige capable de faire paniquer même l’enseignant le plus aguerri.   Non seulement fallait-il extirper les idées qui se manifestaient dans notre tête et les rendre tangible sur le plan matériel, mais, nous nous devions en plus de les faire coïncider dans une sorte de ballet complexe. Ainsi, nous avons dû nous assurer que tous les segments réalisés par  les très nombreux élèves des enseignants concernés, par les stagiaires, par les autres membres du personnel de l’école et par le personnel du musée s’harmonisent dans un grand tout. Il est d’ailleurs important souligner que le succès de cette aventure reposait en très grande partie sur le travail d’équipe ainsi que sur la capacité de faire confiance aux compétences de chaque personne impliquée.

    Le choix de suivre une ligne directrice claire, soit celui de la maison déjantée (idée que  Sylvie cherchait à exploiter depuis un moment déjà), nous a permis de nous engager dans ce projet avec une certaine paix d’esprit.  En effet, ce thème imposé nous a permis d’établir une ébauche de plan de match à la fois ferme et souple. Ainsi, nous devions  nous limiter aux pièces d’une maison, mais son aspect étrange nous laissait une grande latitude de création. Afin de faciliter notre tâche et de ne pas nous nuire mutuellement, nous nous sommes attribué les pièces de la maison en fonction de nos envies et ce, dès le tout début du projet.  Mathieu, qui s’est joint à nous en deuxième année de projet, a hérité des éléments laissés en « ballotage ». Chaque enseignant a donc pu élaborer ses propres concepts et ainsi personnaliser ses pièces sans envahir la sphère de création des autres.

    Les projets menant à la réalisation de chaque partie de l’exposition ont été présentés aux élèves comme un fragment de ce qui deviendrait éventuellement une installation plus magistrale. Les plantes carnivores, les fourmis, les scutigères et tout le reste ont ainsi été   réalisés au fil des mois avant d’être emballés, identifiés puis entreposés dans un local prévu à cet effet.

    Tout au long de la réalisation, il nous a fallu  prévoir des éléments pouvant être faits par les élèves plus rapides souvent en quête de projet à terminer en fin de période. Nous avons dû aussi  fouiller dans les méandres du sous-sol de l’école en quête de morceaux manquants, jeter un coup d’œil sur certains objets prometteurs laissés sur le bord du chemin, magasiner les éléments irréalisables en classe et demander aux enseignants et aux élèves de la formation préparation au travail  de nous aider à confectionner les plus gros morceaux. Au final, cette maison déjantée regorgeait donc de trouvailles réalisées à partir de matériaux recyclés : Un vieux pigeonnier et des structures de chaises brisées trouvés au sous-sol de l’école, de vieux manteaux de fourrure servant de pelage à nos super chouettes, une demie-tonne de souliers qui se seraient retrouver dans un bac à déchets, beaucoup, beaucoup de papier kraft tissé, d’alléchants petits gâteaux en éponge et bien plus encore!

    Savoir concrétiser ses idées en classe est une chose, être en mesure de bien occuper un espace muséal en est une autre. Le nerf de la guerre se situait dans tout l’aspect technique de la chose qui demandait de bien mesurer la salle  d’exposition, de prendre des photos de la dite salle, de bien calculer les dimensions finales des plus grandes parties de l’installation, de planifier le déménagement des boîtes, etc. Enfin bref,  il nous a fallu penser à tous les moindres détails pouvant faire une différence lorsque vient le temps du montage afin qu’il s’effectue de manière rapide et harmonieuse. Nous n’avions que deux jours pour tout installer, transport de la marchandise par camion inclus, la machine se devait donc d’être réglée au quart de tour. Par chance  nous n’en étions pas à notre première exposition commune et nous avions déjà eu l’occasion de vivre certaines expériences du genre, heureuses et moins heureuses, ce qui a grandement facilité notre tâche.

    Le résultat? Une maison où chaque pièce est une installation joyeuse que l’on imagine avoir été créée dans une atmosphère amusante et chaleureuse ainsi que des élèves qui ont eu l’opportunité d’une vie de travailler sur un projet d’exposition d’envergure dans un grand musée.

    L’exposition Zemaizon a été présentée au Musée des Beaux-Arts de Montréal du 31 mars  ou 15 mai 2016. Elle a été médiatisée et vous pouvez voir un article à son sujet dans LA PRESSE + du 14 avril (version papier le 16 avril) ainsi que dans le journal Métro.

     

    Alexandra Pilote

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