L’Album numérique des finissants

Un projet d'arts médiatiques au primaire

par Danielle Brochu

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Danielle Brochu

Enseignante, M.A. en éducation artistique, UQAM

Biographie

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Dans ce premier article d’une série de deux, je vais aborder le contenu pédagogique du projet L’album numérique des finissants. Par la suite, je vais aborder les pratiques éducatives qui m’ont paru favorables à sa réussite et qui sont à conserver pour la réalisation dans le futur d’autres types de projets d’art numérique destinés aux jeunes du troisième cycle du primaire.

L’accessibilité grandissante des technologies de l’information et des communications pour les cours d’arts plastiques au primaire permet aux enseignants de plus en plus d’incursions dans le domaine de l’art numérique. Par contre, dans le programme de formation du primaire*, bien qu’on en fasse mention, le contenu à enseigner en ce qui a trait à la technologie numérique y est peu défini. Aussi, l’accès aux outils technologiques est très variable d’une école à l’autre, car certaines peuvent parfois offrir des vastes possibilités tandis que d’autres seront très limités. Sur le terrain, on explore et on développe peu à peu le contenu pédagogique et les pratiques éducatives à appliquer.

En tant qu’enseignante, j’ai expérimenté l’utilisation de la technologie et j’ai vécu toutes sortes de situations dans différentes écoles. Par ma recherche de maîtrise ( juin 2013*), j’ai voulu mieux connaître les modes de pratiques éducatives à favoriser lors de l’utilisation des technologies numériques en enseignement des arts plastiques au primaire (les moyens, les outils, les approches). Mon travail a abordé leurs caractéristiques, leur potentiel, leurs obstacles ainsi que leurs besoins. Le vocabulaire y étant associé a été présenté et finalement les stratégies éducatives et le rôle de l’enseignant ont été abordés. À la lecture du mémoire, on peut aussi avoir accès à la description des périodes d’enseignements pour ce projet pédagogique et à sa planification détaillée. De plus, le site Internet Scolart présente également les réalisations des élèves.

Dans cette recherche-action, l’intervention éducative réalisée dans ma classe d’arts plastiques s’est concrétisée par la mise sur pied du projet d’Album numérique des finissants. Ce projet expérimental a été réalisé avec deux groupes d’élèves du troisième cycle du primaire. Il pourrait être adapté pour des élèves du secondaire et les résultats de la recherche pourraient s’y appliquer.

L’intention pédagogique du projet était d’initier les élèves à l’art numérique à travers la réalisation d’autoportraits originaux pour leur album des finissants. Deux enseignantes titulaires étaient responsables de la version imprimée. Notre version numérique a été gravée sur CD pour accompagner l’imprimé et la vidéo a été présentée à la communauté scolaire à la fête des finissants qui a eu lieu dans le gymnase de l’école à la fin de l’année scolaire.

Une source d’inspiration

La planification d’enseignement comprenait la visite de l’atelier d’un artiste. Grâce à l’inscription de notre projet à un programme de promotion de l’art et de la technologie à la CSDM (Fais ta valise), nous avons eu accès au laboratoire de recherche NT2 de l’UQAM. Nous y avons rencontré l’artiste montréalais Sébastien Cliche. Il nous a présenté ses photographies énigmatiques qui ont capté l’intérêt des élèves.

Dans la classe d’arts plastiques, j’avais tout d’abord présenté le projet de création ainsi que la technologie à utiliser. L’animation d’une activité orale d’appréciation d’œuvres d’artistes photographes de différentes époques a permis de commencer l’immersion dans le domaine de la photographie et du portrait. Aussi, par la présentation du site Internet de l’artiste que nous allions visiter, nous avons abordé les caractéristiques de l’art numérique (la photographie, l’art en ligne, etc.). J’avais ciblé des parties du site qui touchaient notre sujet et qui étaient adaptées au groupe d’âge visé. Par ces exemples de pratiques artistiques, j’ai pu rendre concret le domaine à explorer, tout en questionnant et en donnant de l’information au sujet de la technique et du vocabulaire entourant la photographie et le portrait. Les élèves ont aussi préparé des questions à poser à l’artiste.

Le contenu abordé: la photographie noir et blanc, couleur, numérique selon différentes époques, le portrait, le courant Pop art avec Andy Warhol, les couleurs.

Le vocabulaire autre: cadrage, Internet, multimédia…

L’élaboration

L’élaboration du projet artistique s’est déroulé en trois parties : l’atelier de photographie, la transformation de l’image et la création multimédia (l’animation).

L’atelier de photographie

Pour l’atelier de photographie, chaque élève a été invité à faire son autoportrait en se mettant en scène avec un objet choisi (posture, expression, etc.). Les élèves ont tout d’abord été invités à trouver leurs idées de création par des notes et des croquis sur des aspects de leur personnalité qu’ils voulaient présenter. Dans le rôle du photographe, il s’agissait de faire le portrait d’un pair en utilisant les fonctions de la caméra numérique, le cadrage, l’angle de prise de vue et la taille des plans.

Le contenu abordé : faire une mise en scène, un portrait, les angles de prise de vue (de face, de ¾), la taille des plans (plan rapproché et plan américain).

Le vocabulaire autre:  caméra numérique, cadrage, zoom…

La transformation de l’image

Pour la deuxième partie, la transformation de l’image, nous avons utilisé le logiciel de traitement de l’image Gimp. Il s’agissait pour les élèves de faire leur autoportrait en modifiant les couleurs d’une de leur photographies. En utilisant les outils du logiciel, comme le pot de peinture, les élèves pouvaient personnaliser les couleurs en ciblant des formes ou des régions colorées de l’image. Le but de la tâche était de créer deux autoportraits avec des variations de couleurs à partir d’une même image.

Le contenu abordé : utiliser la souris, appliquer des couleurs dans des formes avec les outils du logiciel : pot de peinture, palette de couleurs, etc.

Le vocabulaire autre: portrait, contraste (entre les couleurs, les formes et le fond), fichier, enregistrer, logiciel de traitement de l’image, opacité et transparence.

La création multimédia

Enfin, pour la création multimédia les élèves travaillaient en équipe de deux. En se servant d’un logiciel de présentation (Keynote),  il s’agissait de réaliser une animation simple à partir des portraits des deux élèves ainsi qu’une ou deux images de notre banque d’images (ou trouvées sur un site libre de droits), d’ajouter les prénoms des élèves et de créer la répétition, le mouvement ainsi que le rythme. Les animations seraient ensuite assemblées pour créer la réalisation collective du groupe d’élèves finissants. Deux élèves responsables de la bande sonore on fait la recherche sur des sites libres de droits le midi. Lors du montage final, j’ai intégré la musique que le groupe avait choisi

Le contenu abordé : animer des images par le collage, l’assemblage d’images, la répétition, la grandeur des formes, le mouvement, le rythme, la durée, les différentes grandeurs de l’image, les effets de composition offerts par le logiciel (apparition, fondu, pop, glissé déposé, etc.).

Le langage plastique ciblé : répétition, effets et durée.

Mise en perspective

Une activité guidée de mise en perspective a eu lieu vers la fin du projet. Dans  leur équipe de deux, les coéquipiers devaient visionner leur animation à l’aide d’une feuille guide où figuraient des éléments à vérifier afin de faire les dernières modifications. Par la suite, lors du visionnement en classe, les élèves ont donné leur opinion et ils ont partagé leur création lors de la fête des finissants. Aussi, certains ont réinvesti leurs apprentissages au moment de faire leur mise en page pour l’album des finissants imprimé.

Évaluation du projet pédagogique

L’ensemble des portraits colorés réalisés à l’étape 2, avec la transformation de l’image, peut en soi composer un album visuel des finissants, qu’il soit imprimé, projeté ou diffusé sur Internet. Les portraits ont été colligés sous forme de diaporama.  Le logiciel utilisé (Gimp) s’est avéré intéressant, adapté à l’âge des élèves et stimulant pour eux. Ce projet de portraits colorés m’a paru réaliste dans le cadre de l’enseignement au deuxième et troisième cycle du primaire.

En ce qui concerne l’étape 3, la création multimédia, le logiciel utilisé (Keynote) s’est avéré complexe pour les élèves de niveau primaire. Le résultat des animations créées démontre qu’ils ont eu de la difficulté, malgré plusieurs périodes, à finaliser le projet de façon satisfaisante. Ils ont par contre été intéressés et ont beaucoup appris.

Conclusion

Suite à l’analyse de l’ensemble du projet, j’ai noté les pratiques éducatives qui me semblent être  favorables à des projets d’art numérique en classe d’arts plastiques et qui peuvent nous aider en tant qu’enseignants à mettre sur pieds de tels projets dans l’avenir, comme nous le souhaitons tous, avec de plus en plus de facilité et d’assurance.

Dans la deuxième partie de l’article nous aborderons les pratiques éducatives qui sont favorables à la réalisation de projets d’art numérique en classe d’arts plastiques et quelques recommandations qui ont été tirées de l’analyse du projet pédagogique l’Album numérique des finissants.

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