Compte-rendu de l’InSEA 2017 en Corée du Sud

Société internationale d’éducation par l’art

par Christine Faucher

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Christine Faucher

UQAM

Biographie

Professeure à l'École des arts visuels et médiatiques de l'UQAM. Équipe rédactionnelle: revue Vision

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L’été dernier, 1102 passionnés de l’enseignement des arts, originaires de 42 pays[1], ont participé au 35e congrès mondial de la Société internationale d’éducation par l’art (InSEA[2]) en Corée du Sud. Ce moment privilégié de ressourcement, de diffusion de la recherche et de développement professionnel a permis de porter un regard planétaire sur les enjeux de l’heure dans le domaine. L’événement tenu dans la ville de Daegu (du 7 au 11 août) avait pour thème : Spirit ∞ Art ∞ Digital.

« La relation entre le numérique et l’éducation artistique n’est pas seulement une question de méthodologie ou de technologie, mais aussi de spiritualité et d’humanité. L’interrelation des concepts de spiritualité, d’art et de numérique définissent un nouveau zeitgeist et une formule-clé pour assurer la survie de l’éducation artistique » (Programme officiel, p. 5). Cette prise de position se reflète dans les différents sous-thèmes parmi lesquels les présentateurs étaient conviés à choisir : 1) les arts sensibilisent aux droits humains et au développement durable ; 2) l’éducation artistique socialement engagée favorise la diversité culturelle et renforce la communauté ; 3) le monde numérique a transformé notre expérience en tant qu’humains ; et 4) l’éducation artistique prépare à la nouvelle ère. Mentionnons que le contexte géopolitique a conféré intensité et paradoxe à l’expérience du congrès : rencontrer de nombreux enseignants en art et chercheurs réunis autour d’un thème favorisant le dialogue transculturel et l’avancement de la paix dans le monde dans un pays connaissant une intensification des tensions avec son voisin du nord.

Parmi les personnalités invitées comme conférenciers d’honneurs figuraient Bernard Darras (Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne), Sunah Kim (Université de Hanyang, Corée du Sud), Karen Keifer-Boyd (Université Penn State, États-Unis), Kinichi Fukumoto
(Université Hyogo, Japon) et Rita Irwin (Université de Colombie britannique). Les présentations se déroulaient la plupart du temps en anglais, d’autres en coréen ou en japonais (des dispositifs de traduction simultanée étaient disponibles). L’une des trois conférences d’ouverture, donnée par Sunah Kim, s’intitulait « Vivre dans le monde des déplacements : intégration sociale dans la diversité par l’éducation artistique ». La chercheuse sud-coréenne a présenté plusieurs diagrammes faisant état de l’évolution des mentalités chez les enseignants en art au regard de l’intégration de la dimension pluriculturelle en contexte scolaire sud-coréen. Kinichi Fukumoto, quant à lui, a présenté un historique récent du curriculum au Japon en focalisant sur la nomenclature des compétences mises de l’avant. Bernard Darras a interrogé les rôles d’une éducation artistique nouvelle et actualisée, redéfinie par son environnement numérique en constant changement et par l’économie de l’attention. Il a présenté une cartographie des compétences du XXIe siècle mobilisant l’information, les médias, la littératie technologique et les arts. Pour survivre, l’enseignement des arts doit pleinement s’ouvrir aux enjeux actuels, ce qui implique de revoir la distribution générale du curriculum et des méthodes d’apprentissage.

En guise de résumé au regard des enjeux traités lors de ces conférences d’ouverture, mentionnons que l’approche par compétences et la littératie visuelle s’imposent, car elles préparent le mieux les jeunes à devenir des citoyens en pleine possession de leurs moyens dans un monde se développant à une vitesse sans précédent. De manière plus globale (sur les cinq jours de congrès), les avenues les plus fécondes recoupent le thème de l’événement tout en s’orientant vers l’apprentissage collaboratif, l’apprentissage pluridisciplinaire et l’apprentissage basé sur le projet, approches déjà bien ancrées en Finlande (le prochain congrès régional européen InSEA s’y tiendra d’ailleurs en 2018).

 

[1] Le pays qui a affiché le plus haut taux de participation est la Corée (plus de 50%), suivi des pays suivants : Japon, États-Unis, Taiwan, Finlande, Suède, Chine, Canada, Australie, Allemagne, Hong Kong, Turquie, Philippines, etc.

[2] L’InSEA est une organisation non gouvernementale de l’Organisation éducative, scientifique et culturelle des Nations Unies (UNESCO). Fondée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle regroupe, à l’échelle mondiale, des éducateurs d’art œuvrant dans divers contextes d’apprentissage (formel et informel) : scolaire, muséal, petite enfance et galeries ; des étudiants ou professeurs (tous les niveaux universitaires) ; chercheurs (université, gouvernements, etc.) ; artistes ; et membres de la communauté se sentant particulièrement concernés par l’enseignement des arts.

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