Archive(s) pour novembre 2013

PÉDAGOGIE, APPRENTISSAGE ET GESTION

L’école de mon enfance, il y a plus de trente ans, ne m’a pas beaucoup aidé à m’éveiller ou à développer mon côté artistique. Je dirais même que mes cours d’arts plastiques ont simplement fait en sorte de renforcer l’idée que je n’avais aucun talent artistique. En fait, je n’arrivais tout simplement pas à faire de « beaux » dessins ou encore à faire preuve  d’un talent particulier en ce sens. Je n’ai jamais fait de musique à l’école, ni d’art dramatique et encore moins de danse. La culture à la maison a surtout été présente par les livres de la bibliothèque municipale, plus abordables pour notre famille modeste que d’éventuels cours de toutes sortes. (suite…)

Dialogue avec l’espace

Nous retrouvons ici la suite de l’article « Répertoire des lieux favorables à l’expression plastique: dialogue avec l’espace » paru dans la revue Vision 75. Nous y avions abordé les lieux situés à l’intérieur de l’école tels que les espaces-environnement, des lieux vastes tels un plancher, un mur, une fenêtre, un plafond, un corridor, un escalier; les espaces-équipement, des lieux plus restreints tels une table, un chevalet, un tableau; et les espaces qui exploitent autant les espaces-environnement que les espaces-équipement, la combinaison des espaces. (suite…)

Les arts aux adultes

Plus de dix ans après le début de l’implantation des programmes de la réforme du système éducatif québécois, force est de reconnaître que le renouvellement des perspectives pédagogiques a été profitable au développement de nouvelles initiatives en éducation artistique. Les objectifs liés au renforcement du rôle socialisant de l’école et à l’intégration des matières au sein de projets d’apprentissage, ainsi que le principe des compétences transversales représentaient des concepts qui, pour plusieurs, étaient en effet déjà inhérents au domaine des arts.

Dans la perspective d’un parcours scolaire intégré, concret et culturellement fort, tel que la réforme l’envisageait, l’école de la Cité des arts du Centre des 16-18 ans (secteur de l’éducation des adultes de la Commission scolaire Marie-Victorin) a pour but de renforcer l’engagement et la réussite scolaire des jeunes raccrocheurs, et ce, en confiant aux arts (visuels, médiatiques et dramatiques) le rôle de catalyseur des apprentissages. Cet article propose un retour sur la conception, la réalisation et l’implantation de ce projet novateur, mais nous rappellerons d’abord les objectifs de la réforme sur lesquels ce programme s’est aligné et nous aborderons du même élan la question plus large du rôle des arts dans la motivation scolaire.  (suite…)

IMACHINATIONS

Que se passe-t-il lorsque des contes écrits par de jeunes auteurs montréalais tombent dans les mains de l’artiste Manon Labrecque et dans l’imaginaire de jeunes arrivants des quatre coins du monde?

Stimulé par le succès des deux éditions précédentes en 2011 et 2012, le Centre Turbine[1] a reconduit son projet de collaboration entre des artistes en arts actuels et des élèves de l’école secondaire Jeanne-Mance (CSDM). Cette année, l’artiste multidisciplinaire Manon Labrecque a élaboré une série d’ateliers offrant à un groupe de jeunes allophones – nouvellement arrivés au Québec – de réaliser des créations visuelles et sonores, en s’inspirant à la fois de la pratique de l’artiste et de contes écrits par des élèves de 4e et 5e secondaire ayant participé au concours d’écriture Les Zurbains, organisé par le Théâtre Le Clou[2].

Les jeunes participants du projet Imachinations étaient issus d’une classe d’accueil et originaires de Syrie, du Venezuela, de Russie, de Chine, de Colombie, d’Iran, du Nunavut, de Singapour, du Portugal, de Cuba et de la République dominicaine. Le projet s’est structuré autour de cinq ateliers de création d’une demi-journée, qui ont eu lieu à l’école, et d’une fin de semaine intensive au Théâtre Denise-Pelletier. Par le biais de ces ateliers, les jeunes se sont approprié la photographie, le dessin, la vidéo, le son et la sculpture cinétique. (suite…)

Histoire de bestiaires

Voici une sélection d’œuvres produite dans le cadre du projet Art et Eau mené par l’artiste Maja Vodanovic en collaboration avec les enseignantes en arts plastiques des écoles de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeois, de Lester B. Pearson et de Kahnawake. (suite…)

L’École Fleur-des-Neiges

Introduction

Je débute ici en vous disant « déjà! ». Il y a déjà 24 ans que je suis à l’emploi de la Commission scolaire des Laurentides à l’école Fleur-des-Neiges comme spécialiste en arts. Fleur-des-Neiges est une école où j’ai pu exister en tant qu’artiste et être passeuse de connaissances artistiques, où j’ai pu transmettre aux enfants, aux enseignants et à la direction ma passion pour les arts. Le chemin s’est tracé pour moi de façon intuitive; conduite par ma passion, je suis arrivée à l’école au bon moment. Ma formation de base est celle d’une enseignante spécialiste en danse créative et art dramatique, j’ai  par la suite complété des études en arts plastiques.

Quand les stagiaires que j’ai accueillis se sont exclamés « Que j’aimerais travailler ici! », je leur ai toujours répondu « Quel privilège pour moi! ».  Permettez-moi maintenant de vous inviter à la présentation de mon école. (suite…)

Feu Verre sur Terre

L’École Prévost de la Commission scolaire du Nord a mérité, le Prix Essor Éducation artistique 2012, pour son projet artistique Feu Verre sur Terre [1], un exemple de complémentarité entre un enseignant de 6e année et une artiste. Yanik Bourque et Caroline Hébert auraient pu abandonner plusieurs fois durant leur parcours. Ils prouvent que la réussite repose aussi sur une valeur à promouvoir : la persévérance. (suite…)

VIVRE SON ENSEIGNEMENT COMME UN TRAVAIL DE CRÉATION

Au début de son parcours, Pierre Gosselin s’est engagé dans une pratique artistique qu’il a poursuivie pendant une dizaine d’années. Parallèlement, il a été chargé de cours à l’UQAC en arts et en enseignement des arts. Son intérêt croissant pour la formation à l’enseignement des arts l’amène plus tard à poursuivre des études doctorales en didactique. Entre temps il devient professeur de didactique des arts à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke où il enseignera pendant dix ans. La Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal lui décerne en 1991 le prix Jeanne-Grégoire pour sa thèse intitulée Un modèle de la dynamique du cours optimal d’arts plastiques au secondaire. (suite…)

Être de son (leur) temps

Il y a quelques années, j’ai souhaité apprendre à crocheter pour un projet universitaire. Puisque aucune personne dans mon entourage ne pratiquait cet artisanat, je suis allée chercher de l’aide sur Youtube en écrivant dans le navigateur de recherche le mot « crochet ». J’ai trouvé des tutoriels et j’ai fait de mon mieux. Mais en crochetant dans les espaces publics comme le métro ou le parc, j’ai attiré l’attention de dames adeptes du crochet, qui m’ont interpelée et donné des conseils. Certaines prenaient mon travail et me montraient comment faire des mailles plus régulières, moins serrées. Certaines me demandait la raison de mon intérêt pour cet artisanat ou me questionnaient sur mon projet universitaire.Les échanges avec ces femmes dont je ne connaissais rien auparavant m’a permis de découvrir le plaisir de partager et d’apprendre grâce aux gens qui m’entourent. (suite…)

Dénonciation(s)

Le célèbre extrait du journal d’Anne Frank daté du 5 avril 1944 – « Je veux continuer à vivre, même après ma mort » – est ranimé sur une plaque commémorative où sont inscrits les noms des 147 adolescents du Créa_lab qui ont participé à l’exposition itinérante du Musée Anne Frank à Amsterdam. (suite…)